Collaboration

In 2016 I collaborated with Katya Zhelnite, she wrote 3 texts about 3 piano improvisations :

Silver Rain

English :

First it was just rain, such a typical one, you know, which makes streets glisten and shoulders shrug from its cold touch. But something changed, so did the rain, which all of a sudden became special. I have never seen such a rain before, the brims of my umbrella went up to see how drops landed against the pavement, splitting into thousands of crystals, filling the atmosphere with silver tinkling. The flows of water ran down the glass of a shop window, so velvet and deep that the rain has lost its shape and turned into a rose haze in the light of dusk.

Français :

Au premier abord, ce n’était que de la pluie, tout à fait ordinaire vois-tu, celle qui rends les rues scintillantes et fait frissonner de froid. Mais quelque chose changea, ainsi la pluie devint soudainement spéciale. Je n’ai jamais vu une telle pluie auparavant, les bords de mon parapluie laissèrent tomber les gouttes sur le pavé, se divisant en milliers de cristaux, remplissant l’atmosphère en un tintement argenté. Le flot coulait sur la vitre d’un magasin, de sorte que le velour profond de la pluie perdit sa forme et se transforma en une brume de rose dans la lumière du crépuscule.

Autumn Dance

The scattered wind went through autumn leaves, that were resting on a park lane, as if looking for something. It breathed in, picked one, and dragged it up, lifting the leaf higher and higher into the crystal air. The leaf first came up lopsidedly and clumsy, it seemed to make people strolling underneath laugh. But once the leaf gained altitude, I saw the golden radiance coming of its wings, I felt the weightlessness of its floating, and the delicacy of its move. Whirling above red crowns of trees and black rows of park benches, the leaf made everyone believe it was a born dancer, so gracious its flight was. The wind breathed in again lifting and setting thousands of yellow specks to join its dance. I couldn’t take my eyes off that waltz, which was led by the wind dancer. The wind has promised it the skies. Flattered and carried away by the dream, the leaf didn’t notice how has the wind changed, it breathed out and the leaf suddenly found itself going heavily down to the road with the others. Car wheels were unmercifully coming upon them, mingling them in the ground, grinding them into rusty dust, that lost its beauty, but kept the memories of that autumn ball.

Le vent dispersait les feuilles d’automne, qui se reposaient sur une ruelle du parc, comme si il cherchait quelque chose. Le vent respira, en pris une, et l’entraîna vers le ciel, en soulevant la feuille de plus en plus haut dans l’air cristallin. La première feuille devint de guingois et maladroite, cela semblait faire rire les passant en dessous. Mais une fois que la feuille eut gagné de l’altitude, je vis l’éclat d’or venir de ses ailes, je vis l’apesanteur la gagner, et sentis la délicatesse de ses mouvements. Tourbillonnant au dessus des couronnes d’arbre rouges et des lignes noires des bancs du parc, la feuille laissa croire aux yeux de tous qu’elle était une danseuse née, tellement son vol fût gracieux. Ainsi souffla le vent encore et leva des milliers de taches jaunes qui se joignirent à sa danse. Je ne pouvait détacher mes yeux de cette valse, menée par un vent maestro. Le vent promis au ciel. Flattée et emportée par ce rêve, la feuille ne remarqua pas que le vent changea, il expira et soudainement la feuille se retrouva à aller lourdement vers la route avec les autres. Les roues des voitures furent impitoyables, venant sur elles, les mêlant au sol, les broyant en poussière rouillée. Ainsi perdirent-elles leur beauté, mais gardèrent le souvenir de cette danse d’automne.

Icebergs

At that time of my life I lived alone in the North, one of my favourite occupations then was watching ice floating; so passed my days. In the morning I used to sit by the window following them in their silent journey. The rising sun untied them from white icy lumps, set loose they as if lured by its golden rays slowly strived towards the horizon. There they slipped out of my sight, not my mind. I saw them drifting amidst heavy storms which split them into pieces, I heard a roar of winds that sharpened their sides, I remembered rains were about to sink them. They have crossed miles before the sun came again to melt them into a warm current. The warm current that reaches sandy shores of faraway lands just to gently touch your bare feet with white foam as if kissing and shyly run away.

A cette époque de ma vie, je vivais seul dans le nord, une de mes occupations favorites était alors de regarder la glace flottant sur l’ocean; ainsi s’écoulait mes jours. Le matin je prenais l’habitude de m’asseoir près de la fenêtre pour les suivre dans leur voyage silencieux. Le soleil levant leur détacha des grumeaux glacés et blancs, libérés lentement comme s’ils étaient attirés par les rayons dorés qui parvenaient doucement de l’horizon. C’est à ce moment là qu’ils glissaient hors de ma vue, pas de mon esprit. Je les ai aperçus à la dérive au milieu de violents orages qui les divisaient en morceaux, j’ai entendu le rugissement du vent aiguisant leurs côtés, je me suis souvenu des pluies sur le point de les couler. Ils ont traversés de longues distances avant que le soleil ne vienne à nouveau pour les faire fondre dans un courant chaud. Ce même courant chaud qui atteint les rives sablonneuses de terres lointaines juste pour toucher doucement vos pieds nus de sa mousse blanche comme pour les embrasser et s’enfuir alors timidement.